Avant qu’un dirigeant ne donne son feu vert à un projet qui pourrait coûter des milliers (ou des millions) de dollars, vous pouvez parier qu’il voudra voir une étude de faisabilité. Qu’est-ce qu’une étude de faisabilité en gestion de projet ?
Avant toute planification initiale d’un projet, nous réalisons une phase de faisabilité cruciale. Cette étape clé détermine la viabilité du projet. L’étude de faisabilité cerne le marché, défini les objectifs principaux, identifie et résout les obstacles potentiels. Elle évalue le temps, le budget, les contraintes législatives et les besoins en main-d’œuvre. Notre objectif est de s’assurer que le projet est réalisable et bénéfique pour l’entreprise.
Les chefs de projet ne mènent pas toujours cette étude, mais l’utilisent comme un guide vital au démarrage du projet. Ils s’en servent pour saisir les paramètres du projet, les objectifs commerciaux et les risques associés.
Notre étude de faisabilité englobe plusieurs domaines : technologie, ressources humaines, aspects juridiques, impact environnemental et analyse de rentabilité. Chaque aspect est minutieusement examiné pour garantir le succès du projet.
Voici quelques éléments clés qui peuvent être inclus dans une étude de faisabilité :
I – Analyse des besoins :
Pour mener à bien un projet, une analyse exhaustive des besoins est primordiale. Elle englobe les attentes de toutes les parties prenantes, y compris les clients, les utilisateurs, les partenaires et les employés.
Abordez cette analyse avec une méthodologie rigoureuse, en intégrant les étapes clés suivantes :
- Collecte d’Informations : Commencez par recueillir des données auprès des parties prenantes. Utilisez des entretiens, des sondages, des études de marché et des analyses de données pour une collecte complète.
- Analyse des Données : Traitez les informations recueillies pour en extraire des insights pertinents. Cette étape est cruciale pour comprendre en profondeur les besoins et attentes des parties prenantes.
- Définition des Besoins : Utilisez les données analysées pour définir clairement les besoins. Identifiez les fonctionnalités et caractéristiques essentielles du produit ou service à développer.
- Priorisation des Besoins : Classez les besoins selon leur importance et leur impact sur la satisfaction globale. Cette hiérarchisation est essentielle pour focaliser les efforts sur les aspects les plus critiques.
- Validation des Besoins : Confirmez les besoins identifiés avec les parties prenantes pour garantir leur pertinence et adéquation.
Cette approche méthodique assure que les spécifications du produit ou service sont finement calibrées pour répondre aux attentes des parties prenantes. Effectuez cette analyse avec précision et attention pour garantir un projet qui répond véritablement aux exigences et aspirations de chacun.
II – Évaluation des alternatives :
Nous visons à choisir la meilleure solution pour votre projet, alliant efficacité et performance. Laissez-nous vous orienter dans cette phase essentielle de la planification avec un aperçu des options:
- Réalisation en Interne : Si votre équipe possède les compétences et ressources nécessaires, optez pour une réalisation interne. Cette approche peut réduire les coûts en évitant de faire appel à des prestataires externes.
- Externalisation : Envisagez l’externalisation si vous manquez de compétences spécifiques ou de ressources suffisantes. Bien que cela puisse engendrer des frais supplémentaires, l’expertise d’une entreprise tierce peut apporter une valeur ajoutée.
- Solution Clé en Main : Si une solution existante répond à vos besoins, l’achat d’une solution clé en main est une option efficace. Cela permet souvent d’économiser les coûts de développement.
- Développement Personnalisé : Pour des besoins uniques, envisagez de créer une solution sur mesure. Cette méthode peut être plus coûteuse, mais elle garantit une réponse précise à vos exigences spécifiques.
Pour une décision éclairée, analysez les avantages et inconvénients de chaque option. Prenez en compte les coûts, les délais, les ressources et l’adéquation avec les objectifs de votre projet.
III – Évaluation des risques :
Évaluer les risques est essentiel pour la réussite de votre projet. Voici comment procéder efficacement :
- Identification des Risques : Examinez minutieusement chaque aspect du projet pour détecter les risques potentiels. Ces risques peuvent être technologiques, sécuritaires, réglementaires, ou liés aux ressources.
- Impact des Risques : Après identification, évaluez l’impact de chaque risque. Les conséquences peuvent inclure des retards, des coûts supplémentaires, ou une baisse de qualité et de sécurité.
- Probabilité d’Occurrence : Estimez la chance que chaque risque se concrétise. Utilisez des données historiques, des retours de parties prenantes et des analyses de marché pour une évaluation précise.
- Plans d’Atténuation : Développez des stratégies pour minimiser les risques. Prévoyez des plans de contingence, de réduction des risques et d’assurance qualité.
- Surveillance et Contrôle : Mettez en place un système robuste de suivi des risques. Cela permet de réagir rapidement et d’ajuster les plans si nécessaire.
Avec cette approche structurée, vous pouvez maîtriser les risques et assurer une progression sereine de votre projet.
IV – Évaluation des coûts :
Déterminer la rentabilité d’un projet est crucial. Assurez-vous que votre budget couvre tous les coûts nécessaires. Voici les éléments clés à considérer pour une évaluation précise :
- Coûts Directs : Incluez tous les coûts liés directement au projet, comme le personnel, le matériel et les fournitures. Ces dépenses sont essentielles à la réalisation du projet.
- Coûts Indirects : Ne négligez pas les coûts indirects. Ils comprennent la gestion, la maintenance et la formation, même s’ils ne sont pas directement liés à l’exécution du projet.
- Coûts de Développement : Pensez aux frais de conception, de planification et d’analyse. Ces coûts façonnent la phase de développement de votre projet.
- Coûts d’Exploitation : Anticipez les dépenses futures telles que la maintenance, les mises à jour et les réparations du produit ou service final.
- Coûts de Marketing et Vente : Considérez les coûts de promotion et de vente. Ils sont cruciaux pour le succès du produit ou service sur le marché.
Utilisez des méthodes d’estimation appropriées, comme l’analyse ascendante ou descendante, pour prévoir ces coûts avec précision.
Évaluez les coûts en parallèle avec les bénéfices potentiels. Cela vous aidera à juger de la rentabilité du projet et à vérifier si le retour sur investissement justifie son exécution.
V – Évaluation des avantages :
L’évaluation des avantages implique l’identification des avantages potentiels du projet et l’analyse de leur impact sur l’entreprise. Les avantages peuvent être de différents types, tels que financiers, stratégiques, opérationnels ou environnementaux.
Pour évaluer les avantages, il est important de définir des critères de mesure clairs et de les appliquer à chaque alternative étudiée. Les critères de mesure peuvent inclure des éléments tels que les coûts, les délais, la qualité, la satisfaction des clients, la réduction des risques, la réduction de l’impact environnemental, la rentabilité ou encore l’impact sur l’image de l’entreprise.
Une fois les critères de mesure définis, il convient d’attribuer une pondération à chacun d’entre eux en fonction de leur importance relative. Basez cette pondération sur une analyse coûts-bénéfices, une analyse multicritère ou une analyse de la valeur.
Ensuite, il est nécessaire de réaliser une analyse comparative des avantages de chaque alternative étudiée. Cette analyse doit permettre de déterminer quelle alternative présente les avantages les plus importants pour l’entreprise.
Enfin, il est important de prendre en compte les incertitudes et les risques associés à chaque alternative, afin d’évaluer leur impact sur les avantages attendus. Cette étape permet d’obtenir une évaluation réaliste des avantages potentiels du projet.
VI – Analyse de la rentabilité :
Analyser la rentabilité d’un projet permet de déterminer si ce dernier est viable financièrement. Pour cela, il faut d’abord estimer les coûts et les bénéfices associés au projet.
Les coûts comprennent tous les investissements nécessaires pour mener à bien le projet, tels que les coûts de développement, les coûts de main-d’œuvre, les coûts de marketing et les coûts d’infrastructure.
Les bénéfices, quant à eux, comprennent les avantages financiers, tels que les revenus, les économies réalisées et les avantages fiscaux.
Une fois les coûts et les avantages identifiés, il est temps de calculer la rentabilité du projet. Cela se fait généralement en utilisant l’un des deux ratios suivants :
– Le ratio bénéfice/coût (B/C) :
Le ratio bénéfice/coût, souvent abrégé en B/C, sert d’indicateur clé pour évaluer la rentabilité d’une initiative ou d’un investissement. Ce ratio compare les avantages nets attendus d’une action ou d’un projet (bénéfices) aux coûts associés à sa mise en œuvre.
La formule générale du ratio bénéfice/coût est la suivante :
B/C = Bénéfices Nets / Coûts
Où :
– Bénéfices Nets : Il s’agit de la différence entre les avantages totaux attendus et les coûts totaux associés au projet. Les avantages nets représentent donc les gains économiques nets que l’initiative devrait générer.
– Coûts : Ce sont les coûts totaux liés à la conception, à la mise en œuvre et à l’exploitation du projet.
Interprétation du ratio B/C :
– Si B/C > 1 : Cela indique que les avantages nets dépassent les coûts, ce qui signifie que le projet est potentiellement rentable. Un ratio élevé (par exemple, B/C > 2) suggère une rentabilité plus élevée.
– Si B/C = 1 : Les avantages nets sont égaux aux coûts, indiquant un équilibre financier. Dans ce cas, le projet ne génère pas de surplus de bénéfices, mais il ne génère pas de pertes non plus.
– Si B/C < 1 : Cela signifie que les coûts dépassent les avantages nets, ce qui indique un projet potentiellement non rentable.
Il est important de noter que le ratio B/C est un outil d’analyse parmi d’autres dans le processus de prise de décision. Prenez également en compte d’autres facteurs tels que les aspects qualitatifs, les risques associés au projet et les contraintes budgétaires pour décider de manière éclairée de la viabilité d’un projet ou d’une initiative.
– Le taux de rendement interne (TRI) :
C’est un indicateur financier utilisé pour évaluer la rentabilité d’un investissement ou d’un projet. Il mesure le taux de croissance attendu du flux de trésorerie d’un investissement et permet de déterminer si cet investissement est potentiellement rentable.
La formule du TRI est la suivante :
L’analyse de la rentabilité permet de s’assurer que le projet est en mesure de générer des bénéfices pour l’organisation. Sinon, il est préférable de l’abandonner ou de le restructurer plutôt que de gaspiller des ressources précieuses sur un projet non rentable.
En somme, l’étude de faisabilité est une étape importante dans la gestion de projet, elle permet de comprendre si un projet est viable avant de l’engager. Elle permet également d’identifier les risques et les opportunités associés au projet et de mettre en place des plans pour les gérer.